Inter C.F.D.T du Groupe Bosch en France
Angers, Bonneville, Clamart, Drancy, ELM Leblanc, Forbach, Haguenau, Mondeville, Moulins, Rodez, St Thégonnec, St Ouen, Vénissieux.
Compte rendu de la réunion du Groupe de travail Bosch Rexroth du Comité d’Entreprise Européen du 1er août 2012.
Les meilleures choses ont malheureusement toujours une fin !
Alors que la canicule actuelle est une invitation à la prolongation des vacances, il est déjà l’heure pour la plus grande partie d’entre nous de reprendre le chemin de l’usine.
C’est peu de dire que cette rentrée est et sera difficile.
En effet, la situation et le contexte économiques ne cessent inexorablement de se dégrader.
Mais durant la période estivale, une réunion avait été convoquée par la Direction Générale de Bosch Rexroth les 30 juillet et 1er août à Lohr (siège de la Société) concernant le devenir de l’activité pneumatique.
Il s’agissait de la 3ème réunion du Groupe de travail Bosch Rexroth du Comité d’Entreprise Européen de Bosch sur ce sujet.
L’activité pneumatique de Bosch Rexroth représente plus de 2 500 salariés(es) dans le monde répartis sur 5 sites de production et 31 pays avec une structure commerciale (600 commerciaux).
En France sont concernés l’usine de Bonneville et une trentaine de commerciaux rattachés à Vénissieux mais installés dans plusieurs Régions.
En 2010 déjà, la Direction de Bosch Rexroth avait restructuré l’activité.
Se sont les salariés(es) Suédois et Allemands qui avaient fait les frais de cette restructuration. Les sites de Banshausen (36 personnes), Vagnhärad (200) et le centre de RED de Stockholm avaient été fermés.
Laatzen, la principale usine Allemande du pneumatique (à côté de Hanovre) avait connu une importante réduction d’effectif.
A la fin de l’année 2011, la Direction Générale de la Division DC a annoncé sa décision de vouloir céder cette activité.
Une première période de transactions poussées est intervenue dans le 1er semestre avec un repreneur industriel.
Au final cette discussion s’est soldée par un échec mais M.HANEN confirme la volonté intacte et résolue de Bosch Rexroth pour vendre l’activité en 2013.
La raison essentielle de l’échec initial avec le premier repreneur potentiel serait que Bosch Rexroth n’avait pas suffisamment préparée la séparation des activités entre pneumatique, hydraulique et autres …
Cette opération appelée « Carve-out » consiste à rendre totalement indépendante et autonome l’activité pneumatique au sein de Bosch Rexroth.
A l’identique de ce qui s’est passée avec la vente de la Division Freinage traditionnel (CB), il faut qu’elle devienne une véritable PME juridiquement distincte au sein du Groupe Bosch Rexroth et que tous les salariés(es): ouvriers, commerciaux, comptables, acheteurs, informaticiens… soient clairement identifiés et rattachés à cette nouvelle entité qui va s’appeler « Bosch Rexroth pneumatique »
Ce « Carve-out » doit impérativement être achevé à la fin de l’année 2012 afin que les négociations avec les acheteurs potentiels puissent reprendre.
On notera (non sans inquiétude) que la Direction Générale de Bosch Rexroth n’écarte plus désormais la possibilité d’un repreneur financier.
Cette opération de « Carve-out » qui consiste à créer une société filiale juridiquement distincte de Bosch Rexroth (GmbH pneumatique) risque d’être compliquée en France.
En effet depuis la restructuration appelée « Rexroth 2.0 » la plupart des commerciaux vendaient indistinctement des systèmes hydrauliques et pneumatiques. Ils pourraient donc légalement refuser d’être automatiquement (ou arbitrairement) rattachés à la nouvelle entité.
La situation du site de Bonneville est également très problématique car si l’usine Haute Savoyarde est officiellement un site pneumatique, mais elle dispose aussi de productions hydrauliques qui occupent environ 80 personnes sur les 320 de l’effectif.
C’est la seule unité de production parmi les 5 usines pneumatiques concernées à être dans ce cas de figure.
(Les autres sites: Hanovre en Allemagne, Eger en Hongrie, Lexington aux USA et Wujin en Chine)
« Le repreneur » reprendra t’il cette partie Hydraulique ???
Bosch acceptera t’il de lui vendre ???
Ce repreneur aura-t-il déjà des capacités installées en Europe ?
Ses productions seront elles des doublons de l’existant chez Bosch ou bien seront elles complémentaires ?
Toujours aucune réponse pour l’heure à ces questions pourtant essentielles et qui conditionnent bien évidemment le regard et jugement que nous pouvons porter sur cette opération même si unanimement tous les sites et tous les pays expriment la volonté de rester au sein du Groupe Bosch Rexroth.
Une 4ème réunion du Groupe de travail Européen de Bosch Rexroth doit intervenir avant la fin de l’année pour faire un nouveau point sur ce grave dossier.
Il y a urgence désormais à ce que la lumière soit faite sur l’avenir de l’activité.
Pour les salariés(es) bien évidemment et aussi pour l’activité elle-même car la concurrence use et abuse de cette période d’incertitude pour attaquer violemment les parts de marché détenues par Bosch Rexroth dans ce secteur de la pneumatique dans lequel le Groupe se positionne tout de même au 5ème rang mondial.
Le secrétaire du C.E de Vxp1 membre du bureau restreint du Comité d’Entreprise Européen de Bosch a profité de la présence de M.HANEN le patron de Bosch Rexroth (en visite à Vénissieux le 5 septembre) pour interpeller ce dernier sur un autre sujet d’inquiétude: le devenir de l’activité des centrales Hydrauliques (Agragat Bau en Allemand).
Cette activité est « traditionnellement » déficitaire mais en France elle permet d’être une vitrine extraordinaire pour Bosch comme dans les projets du Mont St Michel ou des ascenseurs de la Tour Eiffel.
Un plan de retour à l’équilibre est à l’étude (AB next) qui doit porter ses fruits à fin 2013.
Le site de Vénissieux est concerné au travers d’un bureau d’études, développements, design et des monteurs.
Monsieur HANEN confirme l’intérêt de Bosch Rexroth pour ces centrales. Il admet que la profitabilité de cette activité ne peut pas être à l’identique que sur d’autres produits, mais il considère que le niveau des pertes n’est plus supportable, surtout dans un contexte économique redevenu très délicat pour Bosch Rexroth.
Ce contexte économique pour Bosch Rexroth se fait pleinement et durement ressentir en France et à Vxp2 avec une chute très sévère des entrées de commandes et du chiffre d’affaires. Ce dernier devrait encore être revu à la baisse dans les prochains jours. (Perte de commande d’un client important)
Conséquence le niveau de l’activité à VxP2 conduit la Direction à opter pour le renvoi (anticipé) des intérimaires.
Un autre choix plus « solidaire » aurait pu être de réduire le volume des heures supplémentaires ce qui aurait permis de maintenir quelques intérimaires dans leurs emplois.
Ce n’est pas hélas l’option retenue !
Pour VxP1, la C.F.D.T (et apparemment la Direction locale et la Direction Générale de R.B.F.R) attend avec impatience la réponse au courrier adressé à M.VON HEBEL (le patron de la Division Energy Solar) par le secrétaire du C.E le 20 juillet.
Cette réponse doit nous parvenir dans quelques jours. Elle sera très importante.
En effet, la Division Bosch Rexroth réaffirme qu’il n’y a aucun investissement industriel et aucun nouveau projet de prévu en France et à Vénissieux.
Dès lors l’hypothèse de la fusion perd son moteur et sa crédibilité en ce qui concerne le maintien et le développement de l’emploi.
Dans ce courrier, la C.F.D.T demande donc à M. VON HEBEL, de renforcer encore plus l’ancrage de l’usine sous la responsabilité de la Division SE et comme établissement de R.B.F.R. Pour se faire 2 options:
1/ La venue à Vénissieux d’une production d’onduleurs complémentaire à celle des modules.
2/ L’installation d’une troisième ligne de montage de panneaux photovoltaïque.
Pour cela nous avons indiqué au patron de SE notre disponibilité afin de mettre en œuvre à VxP1 un accord de sécurisation des emplois qui permet à l’identique des accords conclus en Allemagne à la fois de garantir les postes de travail en période de crise économique et aussi de mieux répondre à la volatilité du marché du photovoltaïque.
La Réponse de M. Von HEBEL devrait aussi nous donner une indication sérieuse quant à l’orientation de Bosch de se maintenir ou non dans ce secteur novateur des énergies renouvelables.
Le carnet de commandes 2013 de VxP1 affiche d’ores et déjà
complet en 4 équipes.
En effet, la Gouvernement vient de confirmer l’ouverture de nouvelles tranches de production électrique photovoltaïque et un gros client vient de formaliser une commande de l’ordre de 70 Mégawatts. (Près de la moitié de notre capacité installée en 4 équipes).
Le seul et unique problème, mais de taille, reste le prix de vente !
Bosch aura-t-il la volonté et la possibilité de se maintenir sur ce marché au regard d’investissements colossaux ces dernières années (plus d’un milliard d’€uros) et paradoxalement de pertes toutes aussi importantes ?!
En effet, un nouveau producteur Allemand de taille moyenne (20 mégawatt/an) vient de déposer le bilan.
A ce rythme, ne restera bientôt plus sur le marché que les producteurs Chinois et … Bosch !
Selon les informations en possession de la C.F.D.T, le nouveau Directoire (suite aux départs de Mrs FERHENBACH, MALCHOW, COLM …) a décidé de maintenir les efforts engagés dans le photovoltaïque au moins encore jusqu’à fin 2013 !
Les pouvoirs publics Français et Européens se doivent désormais de réagir et d’agir très très vite au risque de laisser le monopole de cette nouvelle source d’énergie renouvelable à un seul pays qui dès lors qu’il aura éliminé toute concurrence pourra pratiquer les tarifs qu’il voudra !!!
Les hommes politiques de tous bords seront à Vénissieux le 25 septembre.
Au delà des commentaires dithyrambiques qu’ils ne manqueront pas de faire à l’issue de leur visite d’usine, la C.F.D.T entend bien les mettre devant leurs responsabilités.
La C.F.D.T en rencontrera préalablement un certain nombre avant cette date.
Après projection du documentaire « Inventer l’Avenir » qui relate l’histoire du sauvetage et la reconversion industrielle du site de Vénissieux, nous tenterons de les convaincre que si l’on veut que l’industrie des énergies renouvelables et celle de l’énergie solaire en particulier puissent se conjuguer en France et en Europe, c’est maintenant et pas plus tard qu’il faut prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les politiques énergétiques volontaristes.
Limiter également l’invasion de la production Chinoise en plaçant également des taxes carbones sur ces produits de piètre qualité et subventionnés par les autorités locales.
Evolution des Effectifs du Groupe Bosch au 1er juillet 2012.
Au 1er juillet 2012, le Groupe Bosch employait 302 746 salariés (en incluant les effectifs de BSH et ZLFS. Joints venture50/50 avec les sociétés Siemens et ZF).
Le seuil symbolique des 300 000 salariés(es) annoncé par la Direction Générale à l’an dernier à donc été atteint !
En effet sur les 6 premiers mois la progression mondiale est de 3 132 salariés(es).
En réalité à périmètre comparable, elle est beaucoup plus forte puisque ce total ne prend plus en compte les 5 200 collègues de l’activité freinage traditionnel qui a été vendue.
Cette progression est inégalement répartie: -65 en Allemagne, + 914 en Europe, +661 en Amérique du Nord et -642 en Amérique Latine, + 2 264 en Asie/Afrique/Océanie.
A fin avril, 118 140 salariés(es) travaillaient en Allemagne (108 140 sans BSH et ZLFS) et 183 796 salariés(es) travaillaient en dehors de l’Allemagne (sans BSH et ZLFS).
Mais attention, depuis la fin du second semestre cette croissance des effectifs connaît un très sérieux coup de frein. A l’exception de l’Asie, la plupart des pays connaissent aujourd’hui des restrictions fortes à l’embauche !!!
Ø Amérique: (hors BSH et ZLFS) Evolution depuis le 01/01/2012
Il y a 2 ou 3 ans, les Etats-Unis avaient failli perdre au profit du Brésil leur place de 1ère implantation sur le Continent Américain. Une progression de 478 salariés en 2011 qui s’est poursuivi au 1er semestre 2012 (+220) permettent aux USA de distancer à nouveau le Brésil qui connait une grave récession.
En particulier le site de Curitiba (secteur automobile DS), ou un vaste plan de réduction des effectifs est en cours (-411 sur le 1er semestre).
Ø Asie/Afrique/Océanie: (hors BSH et ZLFS) Evolution depuis le 01/01/2012
L’Australie (-51), continue hélas à perdre des emplois. Au 1er janvier 2009 ce pays affichait 2 201 salariés(es), au 1er janvier 2010 1 860 salariées…
C’est la principale usine de l’île Continent: Clayton du secteur automobile AE qui s’est vu vider de son effectif.
Ce génocide des emplois a généré une image catastrophique de Bosch en Australie.
Quasiment tous les autres pays de la zone Asie/Arique/Océanie connaissent une progression des emplois.
On notera l’essor très rapide de l’implantation au Vietnam qui ne date que depuis 2010.
Ce pays devrait assurément continuer à connaître une croissance très forte.
Mais les évolutions d’effectifs les plus fortes se trouvent encore et toujours en Inde et en Chine qui ont gagné respectivement 1 262 et 868 emplois depuis le début de l’année.
Si l’Inde fait encore la course en tête au niveau du nombre de salariés, c’est en excluant ceux employés dans les filiales BSH (électroménager) et ZFLS (colonnes de direction).
En intégrant les effectifs de ces 2 « joints ventures » BSH et ZFLS détenues à 50% par Bosch la Chine affiche 30 308 salariés(es) et l’Inde 25 320.
On signalera également l’existence de sites commerciaux de BSH (électroménager) en Israel (30), en Nouvelle Zélande(11) au Maroc (11).
Ø Europe: (hors BSH et ZLFS) Evolution depuis le 01/01/2012
Au 1er juillet 108 140 salariés(es) étaient employés en Allemagne soit 7 de moins qu’au 1er janvier 2012.
Tous les pays de l’Europe de l’Ouest connaissent relative une stabilité dans leurs effectifs. (Globalement à la baisse. La Suède perd notamment une centaine d’emplois)
Pour la France c’est officiellement -14 mais en réalité c’est beaucoup plus puisqu’il faut intégrer la perte des collègues du freinage d’Angers et d’une bonne partie de Drancy.
Il faudrait remonter « à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » pour enregistrer un effectif aussi bas en France !!!
Si la République Tchèque (et en particulier l’usine de Jihlava et la Division DS) recule depuis 2 ans dans ses effectifs, tous les autres pays de l’Europe de l’Est enregistrent des croissances plus ou moins fortes comme la Slovénie (+6), la Slovaquie (+11), la Pologne (+16), la Roumanie (+79), la Russie (+91)...
La Hongrie (+248) continue de croître à une vitesse impressionnante qui l’amène pour la première fois à dépasser la Tchéquie.
Elle talonne désormais la Turquie (+225) qui est désormais la principale implantation de Bosch en Europe après l’Allemagne !!!
Evolution des Effectifs de la Division DC (Bosch Rexroth) depuis le 1er janvier 2012.
Au 1/7/2012, outre 20 000 salariés(es) en Allemagne, Bosch Rexroth c’est
- En Europe 9 428 personnessoit une progression de 335 salariés(es) depuis le début de l’année.
Cette progression est principalement tirée par… la France + 137.
Ce chiffre résulte pour l’essentiel d’un transfert d’effectif de VxP1 et de RBFR (-139).
Mais les progressions les plus spectaculaires se trouvent en Roumanie et en Turquie.
Il y a seulement 2 ans, ces 2 pays affichaient des effectifs respectifs de 344 (+ 258) et 477 (+518). Considérant les projets d’investissement de la DC dans ces 2 pays, il est vraisemblable que dès la fin de l’année, la Turquie se rapprochera très près de la France.
Et si malheureusement le secteur Pneumatique devait sortir du Groupe Bosch, alors la France rétrogradera sérieusement dans le tableau des effectifs.
- Aux Amériques : 3 491 personnes soit une progression de 123 salariés(es) depuis le début de l’année.
Croissance significative des emplois (+131) et de l’activité aux Etats-Unis qui se confirme après une hausse de 233 salariés(es) en 2011.
- En Asie : 6 308 personnes soit une progression de 103 salariés(es) depuis le 1/1/2012
Paradoxalement Bosch Rexroth est sans doute la Division du Groupe qui a le plus développée ses effectifs sur les 6 premiers mois de l’année et qui affiche à mi-parcours de l’exercice le résultat le plus préoccupant avec la Division DS (injection diesel).
Sa croissance en Chine n’a rien de spectaculaire (ce qui ne l’empêche pas de prendre de la charge de travail à Vénissieux).
Monsieur HANEN avait pronostiqué il y a déjà deux ans, qu’à l’horizon 2015/2020, il y aurait sans doute plus de salariés Bosch Rexroth en Asie qu’en Allemagne !?
Le ralentissement significatif de la Croissance Chinoise semble fort heureusement lui donner tort. (Il n’empêche qu’en 3 ans l’effectif est passé de 2 736 personnes à 4 026 !).
COMMENTAIRE
Le 13 septembre se déroulera à la Schillerhöhe une réunion du bureau restreint du Comité d’Entreprise Européen.
Les sujets de débats pour la France ne manqueront pas.
- La situation très préoccupante de l’ex Division CB (freinage traditionnel) qui 8 mois après sa cession se trouve déjà dans une position très critique.
- Celle inquiétante de la Division CC (freinage ABS/ESP …) qui vient de perdre des clients importants en Allemagne.
- Celle très délicate de la Division DS (injection diesel) qui pourrait être dans le rouge en fin d’année.
- Celle bien évidemment de Bosch Rexroth et de la vente probable du secteur Pneumatique…
On pourrait multiplier les Divisions car toutes en ce début Septembre 2012 sont sources d’inquiétudes.
Bien évidemment, la question de la protection des emplois sera la priorité des débats de ce bureau du Comité d’Entreprise Européen.
Annonce de la Fédération Générale des Mines et de la Métallurgie C.F.D.T
Dimanche 2 septembre 2012 à11h30 sur France 3
« Expression directe » consacrée à la reconversion industrielle de Bosch Vénissieux »
Prenez le temps de regarder ce sujet exemplaire de l’action de la C.F.D.T
